À l’école des lieux

Matériaux pour des écoles de la Terre

21 au 25 août 2022 – Ferme de Lachaud

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Voir le déroulement de la semaine : Déroulement de la semaine
Présentation des groupes de travail : Groupes de travail
Nous contacter : ecoledelaterre@riseup.net

Deuxième envoi…

Du 21 au 25 août, la ferme de Lachaud accueillera de nouvelles rencontres Matériaux pour des Écoles de la Terre. Ce temps d’échange s’inscrit dans le vaste mouvement actuel d’investigation collective, indistinctement écologique et politique, que nous nommons ici «devenirs terrestres».

Un appel à contribution

Cet appel à contribution s’adresse aux personnes, groupes, collectifs, qui ont refusé des savoirs hégémoniques et destructeurs pour en élaborer d’autres, des savoirs composés à partir des milieux de vie. Nous y parlerons de communs, d’attention aux êtres et aux choses, de champignons, de charpente, de virus, de friche, de lieu école, de geste, de nucléaire… de nos liens à tout cela et de ceux qui nous libèrent.

Nous chercherons à revenir sur ces différentes tentatives qui ont émergé ces dernières années en invitant un grand nombre de collectifs à raconter la manière dont ils se sont organisés et les raisons qui les ont incités à le faire. Nous nous appuierons sur des récits, mais aussi sur des recherches plus théoriques pour questionner le sens politique de ce que nous appelons des savoirs situés. Notre but est de renforcer les rapports entre ces différentes élaborations collectives et tisser des liens entre elles. C’est aussi pourquoi pendant ces rencontres nous organiserons plusieurs temps de travail en groupes pour interroger nos besoins et la façon dont nous pouvons nous renforcer collectivement.

Pourquoi parlons-nous de savoirs situés ?

Ici des lieux s’inventent pour penser et faire autrement et développer d’autres manières d’habiter la terre. Ailleurs se prépare une école pour que les enfants grandissent en faisant connaissance avec les vivants alentours. Là-bas, des exilé-es collectent des savoirs paysans pour créer des ponts entre les mondes, là encore des ingénieur-es désertent pour résister au désastre, des habitant-es font de la science pour échapper au pouvoir des experts. Des lieux ont été reconstruits avec des gestes qui engagent toute une forme de vie. L’esprit des communs se partage et grandit. C’est toute une quête de savoirs nouveaux qui émerge pour nous sortir de l’impuissance et ouvrir de nouvelles voies.

L’expression « savoirs situés » a déjà une histoire, elle a commencé dans les années 1980 quand des scientifiques, souvent des femmes, ont montré qu’aucun savoir ne vient de nulle part, défaisant ainsi les positions d’autorité qui se cachent derrière la distance et la neutralité de la méthode scientifique. On apprenait alors qu’il n’y a pas de savoir absolu et que chaque vérité énoncée implique des réseaux, des machines, des formes de dominations et des manières de vivre. En situant les savoirs on voit se découvrir des mondes ordonnés par des régimes de pouvoir qui font et transforment le monde.

En reprenant l’expression « savoirs situés » nous souhaitons prolonger cette histoire, en partant de la nouvelle urgence des conditions d’habitabilité de la terre, largement documentée mais qui pourtant nous laisse froid-es et sidéré-es. Retrouver des capacités d’agir et gagner en conséquence, suppose de situer les savoirs, non seulement depuis les subjectivités opprimées, mais plus encore depuis les mondes menacés. Notre hypothèse est que tout savoir est susceptible de se retourner contre le monde s’il ne participe pas de notre aptitude à habiter la terre. Nul savoir n’est situé qui ne soit à l’épreuve d’un lieu, c’est-à-dire d’un milieu de vie indistinctement naturel et culturel. En ceci, ce que nous appelons « savoirs situés » est une chose qui n’est jamais que partiellement universalisable. C’est depuis ces dehors de l’universel que les mondes s’inventent et que du possible est susceptible d’arriver en se mettant toujours à l’école des lieux.

Pour nous, travailler à des savoirs situés participe d’une stratégie de résistance au régime d’équivalence généralisé – qu’on le nomme économie, production, marchandise ou énergie, ressource, besoins, etc. Cette force qui résiste nous l’appelons « terrestre ». Cet appel à se retrouver contribue à son organisation. Car, si nos savoirs sont situés, c’est désormais la possibilité de la rencontre – entre ces milieux de vie, ces manières de faire et de connaître – qui doit nous animer. 

Pourquoi nous réunir ?

Ainsi de ces rencontres, nous attendons et espérons plusieurs choses. D’abord un temps pour échanger qui permette à celles et ceux qui font depuis les marges une occasion de se lier, de partager leurs expériences, de se conseiller, d’être simplement ensemble. L’idée est aussi de se demander comment mettre des moyens en commun en réfléchissant à la possibilité d’un réseau d’entraide qui puisse assurer à nos lieux une possibilité de durer et à celles et ceux qui s’engagent dans ces voies, au risque de s’y épuiser, un appui. Nous voulons aussi, par ces rencontres, ouvrir un espace où l’on puisse mettre en partage notre aptitude à sentir et penser ensemble nos manières de faire. Enfin, c’est dans un objectif de partager des mots et des notions qui nous permettent de nous renforcer que nous organisons ces rencontres.

Comment allons-nous nous organiser ?

Les rencontres seront articulées autour de trois temps distincts : les récits, les groupes de travail et les assemblées plénières.

Les récits seront au cœur de la semaine et nous permettront de connaître et de partager ce qui a poussé les unes et les autres à se détourner de la production des savoirs dominants en trouvant d’autres formes pour se rapporter aux êtres et aux choses. Ils seront conduits par des collectifs ou des personnes qui partageront leurs expériences. Nous chercherons à comprendre sur quoi reposent ces nouvelles manières de savoir quand elles sont à l’écoute des milieux de vie et quelles sensations guident ces façons de connaître. 

Ces rencontres seront aussi structurées autour de temps de travail collectifs. Nous nous demanderons dans quels mondes les savoirs situés engagent et comment ils les transforment. Ces groupes de travail seront aussi l’occasion de repenser nos attachements et nos liens, notre façon d’habiter et de penser des moyens de résistance notamment aux savoirs experts. 

Enfin, les temps de plénières permettront de partager avec tout le monde les échanges qui se seront déroulés lors des groupes de travail. Elles nous permettront de progresser vers l’élaboration de notions communes et de bases concrètes pour nous organiser.

Inscriptions pour participer aux rencontres : Inscriptions
Trouver des informations pratiques : Informations pratiques

Voir aussi :

Appel aux politiques de Terre (2020)

Puissances de l’habiter (2019)