Contributions sous forme de récits ou d’ateliers
Lundi 22 août
Matinée 10h30-12h30
Temps de récits n°1
Hervé Ott – Retour sur l’expérience du Cun, dans le Larzac
Entre 1975 et 2001, le Cun du Larzac, créé par des objecteurs de conscience insoumis au service civil, a été un centre de recherche et de formation sur la défense populaire, la non-violence, l’écologie et la solidarité. Cette expérience a pris fin pour des raisons économiques, des difficultés à prendre des décisions importantes pour son développement, lesquelles masquaient aussi pour une part une incapacité à coordonner la place d’un leader dans l’équipe des permanent.e.s à long terme.
Myriam, Justine et Thibault – Partage d’expérience du collectif des habitant.es et agriculteurices de la ferme de Combreux
Nous aimerions partager et discuter avec vous des trois dimensions de notre collectif : une forme de vie partagée (avec 3 foyers dans un corps de ferme), une reprise des terres en activité biologique (par et avec un collectif d’agris complices) et une résidence en recherche-action-création (qui a récemment porté un chantier pluriversité). Nous accueillons régulièrement une fanfare et soignons particulièrement les liens avec nos voisins résidents d’un foyer d’hébergement d’urgence et d’accueil de réfugié.es (HUDA et CPH).
Fred Bozzi : Répondre à la science – Propos barbares à l’attention des esprits analytiques
Nos récits sont assurément source de connaissance. Mais il ne faudrait pas imaginer qu’ils vont d’emblée remplacer les discours scientifiques dominants. Ces derniers se sont en effet constitués contre les récits ordinaires, et n’accepteront sûrement que de les tolérer (à titre de divertissement inoffensif ?). Il faut donc penser la façon dont nous pourrions contester leur hégémonie sur le terrain de la rationalité (pas seulement au niveau des conditions de production des connaissances, mais à même la méthode de production des connaissances). Dans cette perspective, je propose de diagnostiquer d’abord notre rapport au récit scientifique, puis d’interroger le lien entre récit scientifique et nature, et enfin d’imaginer une façon de connaître qui donnerait peut-être un appui théorique au récit.
Jan Màri Caunet : Transmission ? ou héritiers sans héritage ?
Faire un charamiau avec une tige de pissenlit, manger des abarnous comme les sangliers, ramasser des rebeirottes dans les sphaignes, chaplusser un bout de bois pour en faire un bâton, toucher les vaches avec l’aiguillade , tracer un tarsaud, tailler une levade….
J’ai grandi dans ce pays. Issu d’une famille installée ici depuis une éternité, j’ai bien failli être héritier sans héritage. La transmission de la lange ne se faisant plus, j’ai eu toutefois, la chance d’avoir des grand parents qui ne parlaient que l’occitan (le patois disaient-ils) entre eux et j’ai pu vivre dans ce bain encore riche de savoir-faire traditionnels. Plus tard j’ai appris à mon tour à mes enfants à faire des charamiaus, ramasser les abarnous, chanter des comptines scatologiques en patois.
Les bouleversements climatiques bousculent nos modes de vies. Et si la transmission des savoirs populaires traditionnels pouvaient nous aider à anticiper ces changements…
Laurent Richard – A venir
Oseille sauvage – Comment répondre collectivement aux injustices liées aux différences de revenu ?
Pour ne pas avoir à gérer seul·e des problèmes financiers, pour pouvoir choisir plus librement notre travail, nos activités, en étant moins dépendant·e de notre revenu, pour envisager plus sereinement notre avenir, …
Présentation d’une expérimentation en cours sur la montagne Limousine
Mardi 23 août
Matinée 10h30-12h30
Temps de récits n°2:
Collectif Enquête critique – Enquête critique populaire, sciences et luttes sociales
L’atelier proposera une réflexion sur la place des sciences sociales et des outils d’enquête dans des luttes sociales. Seront proposées une présentation du projet enquêtrecritique.org, un jeu de positionnement pour questionner la neutralité dans les sciences et les luttes, un arpentage sur les travaux de Paulo Freire et sur sa Pédagogie de l’opprimé ainsi que des pistes d’auto-organisation.
Hervé Ott – Je propose un atelier de formation sur la dimension cachée des prises de décisions collectives.
Hervé Covès – La réalité est plus forte que l’idée
La capacité de métamorphose des êtres est proprement incroyable : ainsi de l’homme ordinaire qui devient tueur, comme du champignon parasite qui se révèle un précieux allié comme la sécheresse. Pour ma part, c’est en prenant connaissance de la théorie du chaos, de l’étude du design en permaculture et d’un livre du pape François, que m’est apparue cette évidence : le monde d’après existe déjà et je peux le faire germer. C’est ce témoignage que j’aimerais partager. Je conterai comment je parcours la terre, comment le monde se métamorphose sous mes yeux, comment naît la Vie dans ce qui meurt, comment la Vie est belle. Voir plus
Olivier Duriff – Autodidaxie des pratiques et transmission des musiques traditionnelles
Au seuil des années 70, nous sommes plusieurs à rechercher les traditions vocales et instrumentales contées et dansées du Massif Central. Nous y découvrons une manière originale de partager la musique et de se la transmettre. Depuis lors et jusqu’à ce jour, nous proposons de retransmettre ces musiques et expressions. Je fais partie de ceux qui observent les modalités d’apprentissage qui ont prévalu dans ces anciennes pratiques et les remettent en pratique. Voir plus
Suzanne Husky – Restaurer les cours d’eau en attendant le retour de notre allié, le castor
Je propose de partager des méthodes de restauration (film), développées dans le Nord-Ouest Pacifique, qui visent à faire remonter les nappes phréatiques et restaurer les continuités des plaines. Ce sont des méthodes transitoires en attendant que le castor s’en empare et amplifie tout. Les éco-hydrologues ne cessent de nous répéter de collaborer avec le castor pour la lutte contre les feux : « Nous n’avons pas le monopole de la réflexion et des solutions face au réchauffement climatique ».
Société Ecologique du Post-Urbain – Présentation et discussion autour du mouvement pour une société écologique post-urbaine qui s’emploie à penser un autre mode d’habiter de la terre notamment en concevant des biorégions depuis les espaces écologiques de vie. Présence de plusieurs acteurs du territoire.
Tariq Belkadi : Une tentative d’explication d’A puissance 4, Association d’Accueil (d’exilé.e.s) Agricole et Artisanale, et des enjeux qu’elle amène
Pédagogie Steiner-Waldorf – L’histoire d’une école Waldorf en Bourbonnais
L’école de La Mhotte, au milieu d’un bois, accueille une centaine d’élèves. Au croisement de chemins ombragés, l’école est un organisme qui respire, au sein d’un territoire-école, habité par des chercheurs, artisans, artistes et paysans. Les enfants et les jeunes apprennent, à travers les expériences, les rencontres, les aventures et les fêtes à développer une pensée, des sentiments, une envie d’agir pleins de vie; pour partir à la rencontre du monde.
Ecole de philosophie : A venir
Mercredi 24 août
Matinée 10h30-12h30
Temps de récits n°3.
Jean-Louis Tornatore – Pas de transition sans transe
La transition appelle la transe. Cette « hypothèse vivante » est totalement engagée dans la réflexion spéculative sur la possibilité d’instaurer un autre monde construit sur, dans et par-delà les ruines du monde de l’Anthropocène. La transition ne peut être réduite à un avatar vert du capitalisme, elle appelle, dans son travail de radicalité, à reformuler les postulats et les schèmes de la connaissance. La transe, d’un sens propre à un usage métaphorique, en somme par contagion, par transition, par transmission, est la désignation de cette reformulation, placée sous le signe d’une écologie (politique) des savoirs.
Ewa Zlotek-Zlotkiewicz – Mettre la recherche au service de la société
Mon récit se préfigure comme un champs ouvert de questionnements sur ce que veut dire être chercheuse. De formation scientifique, avec un doctorat en biophysique cellulaire je questionne, assez naïvement, dans mes multiples activités, par le faire, ce que les scientifiques « pro » apportent et peuvent apporter à la société et vice versa.
Iltud Madec et Mathilde Gauchet (Groupe SAEL) – Du chercheur appliqué à l’homme appliqué : deux expériences décortiquées.
Je fais état d’une comparaison pratique de savoirs situés, à deux échelles de temps et d’espace différentes. Mon expérience comme chercheur mesurant l’impact du stress sur les animaux de production constitue mon premier volet de réflexion (2000 à 2010). Le projet familial de vie in situ sur une propriété de 6 hectares gérée selon les principes de permaculture forme le second (2014 à date). De ces deux parcours, l’un classiquement académique et l’autre souhaité et en rupture, je conclue que la légitimité du partage demande -quel que soit le chemin- environ 10 ans de pratique située. Ma collègue évoque l’organisation d’appuis aux paysans désireux de faire évoluer leurs pratiques pour sauvegarder l’environnement.
Josep Rafanell I Orra – Cinq variations sur la fin du monde (Résurgence des communaux et leurs mondes)
En caractérisant les effondrements que nous vivons – de l’autonomie de l’histoire des humains, de l’idée de sujet, du politique, des lignées révolutionnaires, du pastoralisme et de l’administration du monde – je chercherai à mieux situer l’émergence des nouveaux communaux, qui supposent d’affronter le dernier stade du quadrillage économique que l’on peut appeler Métropole. Mais ils reposent avant tout sur le déploiement d’une attention scrupuleuse à l’émergence de formes de communauté ouvertes, par hétérogenèse, qu’il faut pouvoir situer.
Raisa Inocencio – Histoire de femmes, de réparation, de guérison et de soin
L’atelier reprend le motif de la Vénus, pour une relecture de l’histoire des femmes. Il s’agit aussi d’entendre une histoire de réparation, guérison et soin. À la fin, l’atelier finit pour montrer la performance les bains comme le geste et l’inspiration des influences afro-brésiliennes et des pratiques écoféministes.
Les Renardes – Présentation d’un groupe autogéré en charpente traditionnelle
L’association des Renardes propose des formations en charpente traditionnelle, prioritairement destinées aux femmes. Elles permettent d’apprendre les bases du métier, en accordant une importance particulière à l’utilisation de bois locaux, et donc en veillant à adapter l’usage en fonction de ce que peuvent fournir les forêts du territoire.
L’association Faîte et Racines : Balade en forêt et présentation de ce lieu école en foresterie situé en sud-Corrèze
Patrick Degeorges : Vers des territoires écoles (de la Terre)
Jesse Robert et Antoine Prioux – Re-panser une santé en commun
Jesse Robert, ancien médecin, présentera son projet de structure de santé communautaire dans lesquelles les habitants sont au cœur du projet de santé et de la gouvernance. Antoine Prioux, pharmacien de la Montagne Limousine, nous présentera son réseau de soin territorialisé basé sur l’auto-gestion des données de santé à l’aide d’outils numérique. Voir plus
Jeudi 25 août
Matinée 10h30-12h30
Temps de récits n°4.
Nicolas Decome de l’Atelier Paysan – Les savoirs paysans face au technocapitalisme
Membre du collectif l’Atelier Paysan et coauteur du livre Reprendre la terre aux machines, Nicolas Decome proposera un récit politique sur la question des techniques agricoles et des voies de l’émancipation paysanne par la réappropriation des savoirs paysans.
Sophie Houdart – Fukushima – Reprises # VI
Depuis la triple catastrophe de 2011, nous tentons de comprendre comment la vie continue dans la région de Fukushima – ce qui perdure, disparaît ou se transforme un territoire contaminé par la radioactivité. Nous y avons passé plusieurs semaines. Qu’avons-nous vu exactement ? Qu’avons-nous entendu ? Mues par l’idée que dans la masse d’images et de mots accumulés des choses importantes avaient su saisir ce qui se trame dans la région, nous avons imaginé un dispositif pour revisiter nos archives. Nous y interrogeons la qualité de cette terre désormais contaminée, ce réel qui se dérobe à l’image, à la description et à la pensée. Voir plus
Shrese – Peut-on refuser les avancées de la médecine quand on lui doit la vie ?
Moment d’échange autour d’un texte qui a surgi suite au refus, en face de son médecin, de participer à une recherche clinique de médecine génomique. La question qui se pose alors: comment peut-on critiquer le progrès scientifique tout en vivant arrimé à ses dispositifs? Défricher le rôle de la génétique comme idéologie « objective » de la prédiction et du contrôle. Voir plus
Ecole des tritons – Animation d’un temps d’échange sur les savoirs naturalistes lors d’une balade dans les environs
Hugo – Arpentage de La Science en action, de Bruno Latour et mise en pratique : Le jeu du vaccin et des masques
Bruno Latour s’intéresse à la science en train de se faire, quand les controverses font rage, quand les différents acteurs recrutent pour défendre leur thèse les alliés les plus divers, pas tous nécessairement humains : de l’homme politique à l’électron, en passant par les bactéries ou les rayons gamma. Cette approche lui semble plus fructueuse qu’étudier la science déjà faite, quand, une vérité ayant été acceptée par tous, on n’a plus qu’à dérouler rétrospectivement le récit de sa découverte. Cela lui permet de questionner le statut de la Science comme seule représentante légitime du savoir vrai, par opposition à d’autre façons de se rapporter au monde, comme par exemple l’Art et les « croyances populaires ».
Atelier en trois temps : 1) restitution des idées clé du livre, 2) discussion, 3) le jeu du vaccin et des masques (à découvrir)
Julian Aranguren – Sur le terrain cétacéen : limites humaines et non humaines
Stéphanie Chanvallon – Les mille et un nous du sauvage face aux savoirs institués
Rencontrer l’animal, de surcroît « sauvage », qu’il soit des océans, forêts, montagnes ou jardins, c’est interroger qui est cet Autre, ce qu’est la réciprocité, le « nous » inter espèce, l’altération, l’événement… Comment traduire les expériences singulières en connaissance face aux savoirs institués et à la perte du monde qu’ils imposent ? Que serait une éthique vivante dans un monde en train de se faire ?
De la plongée professionnelle à l’anthropozoologie en passant par le soin, mes expériences interrogent des manières d’être et de connaître en résonance.
Vincent Magnier des Tisserands – Lieu nourricier et transmission de savoir-faire en forêt.
Le nom les Tisserands est inspiré du livre éponyme écrit par Abdennour Bidar ; il renvoie à la volonté de tisser un triple lien pour réparer le tissu déchiré du monde ; à l’échelle de notre territoire, nous souhaitons ainsi encourager l’implication citoyenne pour une agriculture « tisserande », capable de cultiver, de tisser un triple-lien : le lien de soi avec Soi (travailler la terre pour se relier à soi-même, pour gagner en autonomie), lien avec les autres (favoriser l’entraide, une agriculture sociale qui permet l’accès à la terre du plus grand nombre), orienter la production pour satisfaire les besoins locaux, lien avec la nature (agriculture qui prend soin du vivant).
Jean François Vignaud : Aubres e vita paisana / Arbres et vie paysanne sur la Montagne limousine : Petite balade ethno-paysagère sur les rapports et usages entre hommes, arbres et forêt dans la civilisation rurale traditionnelle du Limousin
Autres propositions :
Veillée : Reprise de ciel, pour en finir avec le désastre
Spectacle : Traversée des Cartes postales au-dessus du tréfonds
A l’heure de l’Anthropocène, nous nous rendons compte que l’humanité s’est engagée sur un chemin de destruction qui met la vie en danger. Face à cela, notre idée est qu’il faut apprendre à ressentir le monde différemment, qu’il faut réapprendre à entendre le tréfonds sonore du monde. A travers la traversée de 10 cartes postales, accompagnées d’objets sonores, nous interrogeons les notions que nous avons forgées d’être paysage ensemble et d’abri anthropoéthique. Voir plus
Création d’un fanzine : avec Myriam Suchet, de la ferme de Combreux
Projection du film Un seul héros le peuple de Mathieu Rigouste suivi d’un débat en présence du réalisateur
Et des concerts
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